Place de Grève |
Jusqu’au milieu du XIe siècle, la place de grève était déserte, seulement constituée d’une plage de sable (ou grève) en pente douce vers la Seine et ses roseaux.
En 1141, Louis VII vendit à
la plus importante corporation des marchands de l’eau (les bourgeois de la
marchandise) une partie de cette grève afin d’y installer un port plus vaste
que celui de Saint Landry (situé en face, de l’autre coté de la seine).
En 1246, Saint Louis y créa
la première institution municipale : « les bourgeois de la
marchandise » pouvaient élire leurs représentants auprès du pouvoir (les
échevins), mais aussi leur chef : le prévôt des marchands.
En 1357, Etienne Marcel
acheta une vaste maison pour y établir l’hôtel de ville, la maison aux piliers,
(les étages supérieurs et la façade étaient soutenus sur des piliers). Depuis
cette époque, l’hôtel de ville des Parisiens n’a jamais quitté cet emplacement.
La Place de Grève en 1583 |
« La place de Grève était située devant la maison aux
piliers sur l’emplacement actuel de l’hôtel de ville. Un gibet où étaient
exécutés les condamnés se dressait au milieu, et derrière, on voyait les
clochers de l’église Saint Jean en Grève, supprimée en 1790 » Source: Petite Histoire de Paris F.BOURNON 1888
Les premières exécutions
capitales eurent lieu sur la place en 1310 pour finir seulement en 1832. Durant
plus de 500 ans, cette place fut le théâtre des mises à mort les plus choquantes,
cependant elles ne cessaient d’attirer la foule des Parisiens de l’époque.
La première suppliciée fut
Marguerite Porete. Cette clergesse très savante fut condamnée par
l'Inquisition le 31 mai 1310. Le motif ? Elle avait prôné
« l' hérésie » du Libre Esprit ! Pour sa peine, elle fut
brûlée comme hérétique.
Post moyen âge, cette place
fut le témoin des derniers instants de personnages célèbres comme Jean de
Montaigu, Ravaillac, La Marquise Brinvilliers…
Et pour dépasser un peu
notre époque favorite, notons que la machine du docteur Guillotin y fut
installée pour la première fois le 25 avril 1792 pour l’assassin Pelletier.
Les supplices devaient se
réaliser au sud de la place : c’était l’endroit où pendant des siècles
s’éleva une croix en fer forgé, plantée sur un socle surélevé de huit marches.
Sa fonction était de recevoir les repentances et les dernières prières des
condamnés. Mais elle servait aussi à mesurer la hauteur des inondations.
Le gibet était au centre de
la place, le clergé venait chaque année en procession pour la Fête-Dieu (se
situant 60 jours après pâques), de manière à exorciser les lieux.
Les modes d’exécutions
connus variaient selon la classe sociale du supplicié : Potence pour les
gens du peuple, hache ou épée pour les gentilshommes, brûlés vifs pour les hérétiques et les sorciers (ères), puis l’écartèlement pour les crimes de
lèse-majesté.
On venait ici, s’horrifier
comme se divertir, tavernes et échoppes aux alentours avaient pris place autour
de ce lieu punissant les méchants.
Bienheureusement,
aujourd’hui notre Mairie de Paris a bien d’autres goûts pour nous faire venir
en ce lieu…
Encore!
RépondreSupprimermarguerite porete ne s'écrit pas margeritte porette mais comme ça : marguerite porete !!!!
RépondreSupprimermerci!
RépondreSupprimerCuántas ejecuciones en un mismo lugar y por tantos siglos!
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